En remontant la voie ferrée qui conduit à la gare Montparnasse, je suis passé récemment place Constantin Brancusi. Je voudrais dire ici le plaisir de trouver un urbanisme à visage humain.

La rue de l'Ouest traverse la place Brancusi dans ses premiers numéros. L'oeil découvre une place rectangulaire plantée d'arbres, fermée par des façades très décoratives qui font alterner des céramiques dans des couleurs pâles. Deux immeubles haussmanniens en pierre blanche ont été conservés sur le côté est, ainsi qu'une maison dans le coin sud-ouest. Celle-ci, j'en ai rapidement la conviction, a servi de modèle à l'ensemble.

Sur sa fine façade en céramique jaune à bandes blanches on peut lire les mots : crèche municipale. A gauche et à droite de l'inscription sont portées les mentions de Plaisance et Montparnasse. Le motif de la céramique est dans le style métro des années 1910 : du blanc, du jaune et du vert en bandes alternées. Il est rappelé sur une façade au sud de la place, celle-ci est convexe avec fenêtres sur le cylindre. Comme la céramique se retrouve sur les autres façades, le promeneur a l'impression de reconnaître la déco de la Samaritaine ou de l'immeuble à gradins de la rue Vavin. En bref, les architectes ont su recréer un lieu parisien.

Derrière la réussite de la réalisation, une décision : celle de conserver l'ancienne crèche municipale. Le style a suivi, l'architecte était tenu de reprendre le contexte.

N'est-ce pas ce que l'on peut souhaiter ?